Perturber son adversaire avant d’exécuter une action

Perturber son adversaire avant d’exécuter une action

Pertuber son adversaire avant de passer à l’action

Lorsque nous nous entraînons, nous cherchons à trouver des moyens pour rendre nos coups plus rapides, plus puissants, plus efficaces, plus techniques. Cependant, nous ne prenons pas le temps de voir comment nos frappes pourraient être rendues plus efficaces en mettant notre adversaire/agresseur dans une position telle que n’importe quel coups serait efficace, peu importe la puissance. Quand nous nous entraînons, lors des combats notamment, nous négligeons une partie essentielle de la stratégie de combat, à savoir « perturber l’adversaire » et «préparer une attaque ».

Lors de l’exécution d’une technique, nous ne faisons pas qu’envoyer un coup, peu importe la position dans laquelle on est; on cherche d’abord, avant l’exécution de ce coup, un bon équilibre pour pouvoir frapper, une bonne distance, une ouverture chez l’adversaire. Or très souvent, nous négligeons cette partie et nous comptons plutôt sur notre force, notre puissance, notre vitesse. C’est là l’une des limites du travail sur pao ou bouclier de frappe : nous pouvons finir pas croire que nous avons un bon coup de poing ou bon coup de pied (« c’est bien, ça fait du bruit, je suis fort! »), et qu’il nous suffit tout simplement de l’exécuter pour être efficace sur un adversaire, peu importe ce qu’il fait ou peut faire. Mais le bouclier est une cible immobile, qui ne nous permet pas de travailler suffisamment notre précision dont on a grandement besoin sur un adversaire qui bouge en permanence dans la réalité.

Dans la vie réelle, lors d’un combat de rue, si vous vous appuyez uniquement sur votre puissance, sans prendre en compte la capacité de votre adversaire à répondre aux attaques que vous faites et à encaisser vos coups, vous ne faites que sous-estimer les compétences de votre agresseur, et surestimer les vôtres. Vous pouvez avoir le plus fort et le plus puissant des coups de poings, cependant si vous vous dites que personne ne sera assez compétent pour faire face et contrer, vous faites erreur. Il y a une différence énorme entre envoyer un coup sur une personne qui s’y attend, en garde, en équilibre, et quelqu’un qui est surpris. L’effet ne sera pas le même !

Ainsi, en combat de rue, ou « dirtyfight », il peut être intéressant d’utiliser des « ruses » ne nécessitant pas de forces pour provoquer une réponse négative de votre adversaire, et ainsi pouvoir donner un coup dans une situation optimale. Par exemple, une simple frappe sans force dans les yeux de l’adversaire, le force à cligner des yeux un court instant, créant ainsi une ouverture pour pouvoir frapper au meilleur moment. Ou encore tirer les cheveux ou le t-shirt, pour surprendre, déséquilibrer et ainsi se créer une opportunité pour pouvoir frapper efficacement. Vous pouvez utiliser un direct du gauche au visage pour forcer votre adversaire à le bloquer et ainsi créer une ouverture à une autre partie du corps (par exemple les parties). Quoi qu’il en soit, vous devez vous préparer à ce que l’adversaire réagisse de façon inattendue, et plutôt que de combattre en se disant, « tiens je vais donner un coup de pieds direct, je sais bien les faire », il est mieux de perturber votre adversaire pour le mettre dans une positon telle que votre coup de pied aura un effet très efficace, même si vous n’avez pas la technique parfaite.

Conseils

Votre objectif devrait être de positionner votre attaquant de sorte que :

1) son poids du corps est déséquilibrée (vers l’arrière après l’avoir poussé par exemple), de sorte qu’il doive se rééquilibrer avant de pouvoir attaquer

2) son attention est focalisée sur un « leur » (par exemple lui marcher sur le pied, tirer le t-shirt, lancer du gravier au visage)

3) il ne s’attend pas à recevoir votre attaque (par exemple vous êtes en position semi-passive d’apaisement « ok pas de problème », ou encore lors d’une menace poser des questions « ok, tu veux un Smartphone ? Je n’en ai pas, tu veux autre chose ? » et profiter de ce court-temps de « réflexion » pour lancer une attaque.

Attaquer un adversaire prêt est une chose dangereuse. Nous voyons régulièrement cela en combat de rue : une personne en position de combat solide et stable, en face d’une autre personne en « attente » d’une attaque. Le premier qui attaque rate son coup par manque de précision et manque d’habitude de travailler sur une cible « mouvante ». Il a un instant de surprise et d’inattention et là « boum » : trop tard…

Ainsi, lors des combats d’entraînements, plutôt que d’attaquer une personne en « attente », apprenez à perturber votre partenaire, à l’engager dans une action, un comportement qui l’amène à avoir l’accent sur cela plutôt que sur l’attaque attendue.

A vos gants !

Ecrit par C.Rosier et R.Gros