La fuite en self-défense : les notions indispensables

La fuite en self-défense : les notions indispensables

Dans le domaine de la self-défense, la meilleure option reste toujours de ne pas être au mauvais endroit, au mauvais moment. Savoir fuir.

Pour citer un proverbe chinois, « l’homme sage ne se trouve jamais sur les lieux d’un combat »

Eviter les endroits à problèmes, être absent de zones à risques, est la plus efficace des stratégies de survie. Si vous vous retrouvez par erreur  dans une de ces zones,  ou dans un guet-apens, prenez vos jambes à votre coup et fuyez ! Facile à dire, encore faut-il suivre quelques principes pour ne pas se retrouver dans une scène de course-poursuite hollywoodienne.

Fuir implique 2 notions essentielles : vous devez fuir en toute sécurité et dans un lieu sécurisé.

1)      Savoir par où s’enfuir

Pour cela, il est essentiel d’observer son environnement, par habitude (« scanning » naturel). Dès que vous entrez dans un lieu, vous devez savoir comment en sortir rapidement.

En tout premier, notez où  sont les issues de secours. Puis cherchez les caméras, les miroirs, les coins obscurs. Observez enfin  quelles fenêtres pourraient  être brisées ou comment rejoindre une autre partie du bâtiment. Cela doit devenir une habitude, sans être de la paranoïa bien-sûr ! Il s’agit d’avoir rapidement conscience de l’environnement dans lequel vous vous trouvez, et cela ne doit pas vous prendre plus de quelques  secondes.

2)      Savoir Courir vite et bien

Décider de fuir implique de se savoir en capacité à courir vite. Les adultes ne courent que rarement. Or, fuir implique de courir vite pour distancer son agresseur. Si vous partez en courant et que vous êtes à bout de souffle au bout de 400m, sans avoir réussi à vous mettre dans un endroit sûr, alors vous compromettez sérieusement vos chances. Si vous avez décidé de vous enfuir, faites-le sans hésitation.  En self-défense, une  hésitation peut facilement conduire à un échec. Lorsque vous avez pris une décision, allez-y de tout votre cœur.

Sous l’effet du stress, l’instinct peut vous pousser à vous enfuir, en courant le plus loin possible du danger. Avec la décharge d’adrénaline et toutes les hormones en réponse au stress, vous deviendrez maladroit. Si  vous êtes concentré sur fuir l’agresseur,  plutôt que l’endroit où vous allez, alors vous avez toutes les chances de trébucher, de ne pas voir un petit obstacle (que vous auriez vu en temps normal), de vous trouver dans une impasse… Vous devez rester concentré sur votre direction. Non pas sur la menace derrière vous.

Lorsque vous vous enfuirez, vous aurez peur.  C’est d’ailleurs aussi pour ça que vous avez fui. Mais sachez que courir peut vous mettre en mode panique. La peur nourrit la peur. Même si la peur est une alarme utile, si elle devient trop importante alors cela se transforme en panique. Et paniquer est dangereux.

Voici un conseil : pour éviter de paniquer, restez concentré sur ce que vous êtes en train de faire. Courir, posez vos pieds au bon endroit, rejoindre un lieu précis. Pas sur votre ressenti, ou ce qui risque de vous arriver.

3)      Courir pour se mettre en sécurité

Une « vraie zone de fuite » est une voie qui vous mène rapidement  dans un endroit sûr, dont vous pourrez ensuite sortir sans danger.

En règle générale, lorsque vous courez pour vous mettre à l’abri, n’oubliez pas que le chemin que vous avez suivi avant de vous retrouver dans une situation est vraisemblablement le chemin le plus sûre pour s’enfuir.

Ensuite, à moins de se retrouver isolé au beau milieu des bois, il est rare dans notre monde industrialisé de se retrouver loin de toute trace de civilisation. Courir vers un large groupe de témoins, vers une rue passante, vers une zone éclairée, sont de bonnes options.

Si vous avez déjà été pris pour cible, et qu’en plus il y a des armes, il faut courir pour vous mettre à couvert ou trouver une cachette. Si l’agresseur vous perd de vue, il aura d’autant plus de mal à vous tirer dessus. L’agresseur peut même se désintéresser de sa  cible lorsqu’il perd le contact visuel.

N’oubliez pas : un prédateur recherche une cible facile, sans témoin.

Ne devenez pas cette cible. Bougez  et prenez le large.

Ecrit par Corinne Rosier et Raymond Gros.